Education: la feuille de route de François Hollande

Publié le par ps-leraincy

L'éducation est l'un des chantiers prioritaires de François Hollande, qui vient d'être élu président de la République. Son programme pour les semaines et les mois à venir. François Hollande a beaucoup parlé d'école pendant sa campagne. Et beaucoup promis. Les premiers mois de son quinquennat seront dédiés à la préparation d'une réforme d'ampleur de l'Education nationale. L'éducation a été au coeur de la campagne de François Hollande. Elle sera le dossier prioritaire de son futur gouvernement. Passés les discours de meeting, l'heure est aux actes. En matière d'éducation François Hollande a déjà tracé sa feuille de route, exposée dès le 4 avril dernier dans un "agenda du changement". La première mesure prise par son gouvernement sera l'augmentation de 25% de l'allocation de rentrée scolaire, par décret "entre le 6 mai et le 29 juin".

 

Après les législatives, le mois de juillet sera consacré à la mise sur pied d'un "plan d'urgence" pour la rentrée scolaire, en trois volets: affectation de 1000 postes en plus dans l'enseignement primaire, le rétablissement des Rased et le recrutement de personnels éducatifs supplémentaires, enfin des "mesures d'urgence pour compléter la formation pratique des professeurs néo-titulaires". Un volant de trois à quatre heures de formation pour les nouveaux professeurs est aujourd'hui à l'étude. Les syndicats mettent la pression Depuis novembre, Vincent Peillon et son équipe discutent avec les organisations syndicales des modalités concrète de ce plan d'action. Le rythme des discussions s'est accéléré durant les derniers mois de la campagne sous l'égide de Bruno Julliard, secrétaire national du PS à l'éducation et de Yannick Trigance, ancien inspecteur et conseiller régional PS. Avant même les passations de pouvoirs, prévues la semaine prochaine, le Snes, principal syndicat du secondaire met la pression au futur ministre: "un plan d'urgence pour la rentrée 2012 doit être le premier pas d'un renouveau pour l'Education et particulièrement le second degré ", prévient-il dans un communiqué diffusé le 7 mai. Le syndicat appelle même tous les personnels de collège et de lycée à se réunir dans les établissements pour faire connaître les traductions locales de ce plan d'urgence."

 

Et maintenant?", s'interroge de son côté l'Unsa-Education sur un registre plus mesuré: "Des mesures d'urgence pour la rentrée prochaine et l'engagement pour une refondation de l'École et de l'Éducation dans toutes ses dimensions sont les premières priorités à afficher puis à mettre en oeuvre". Une grande loi préparée dès le mois d'août Outre ces mesures d'urgence, le futur ministre de l'Education nationale s'engagera dès le mois d'août dans la préparation de la "grande loi d'orientation et de programmation" prévue pour l'automne. La réforme des rythmes scolaires avec le retour au mercredi matin travaillé et le raccourcissement des vacances scolaires, celle de la formation des enseignants avec la création de l'école supérieure du professorat et de l'éducation, la programmation exacte du recrutement des 60 000 postes dont 5000 pour les universités, seront détaillés dans ce texte de loi. A plus long terme, une nouvelle réforme de la carte scolaire est programmée, et l'éducation prioritaire sera repensée.

 

Plusieurs réformes prises par les gouvernements Fillon devraient être abrogées: la RGPP (révision générale des politiques publiques) tout d'abord, dont François Hollande a promis "l'arrêt", les évaluations nationales en CE1 et CM2, et les décrets révisant l'évaluation des enseignants, textes dont la publication est imminente. La circulaire de rentrée, qui prévoit notamment la création de classes préprofessionnelles au collège, sera annulée puis réécrite. Le Haut Conseil de l'éducation, une épine dans le pied? En suspens, le devenir des réseaux Eclair, dans lesquels les enseignants sont recrutés directement par les chefs d'établissement, et la poursuite de la réforme de la "gouvernance" qui repense totalement l'administration et le rôle des académies. Le nouveau ministre de l'Education aura une autre épine dans le pied: le Haut Conseil de l'Education. Tout juste renouvelé, le HCE rassemble aujourd'hui des personnalités peu acquises aux idées de la gauche en matière d'éducation: la chercheuse et spécialiste de l'éducation Nathalie Bulle, l'ancien secrétaire général de l'enseignement catholique Fernand Girard, Bernard Thomas, ancien conseiller de Luc Chatel, ou encore Monique Papon, sénatrice UMP, auteur du rapport sur les "jardins d'éveil", structures alternatives à l'école maternelle.

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